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11/11 L'odyssée de Spa

 

Que fait-on un 11 novembre? On reste au chaud à la maison, on regarde les commémorations avec un bon brunch. Une seule chose peut me sortir de ce doux et chaud cocon pour cette journée froide et grise: mon 981 Spyder.

 

Cela commence bien avec une petite gelée déposée par la nuit, mais un beau ciel bleu rosé tout horizon me fait mentir sur les courtes journées de fin d'année. Un gilet, un gros blouson, mes gants, baquets chauffés et air chaud pulsé, je fais tomber la capote. OK. Mais partir où? 

 

La Belgique est proche et ce circuit mythique de Francorchamps est encore inconnu à mes roues.

 

Facile: l'autoroute en partant du valenciennois est toujours la même. Tout droit pendant 200 kilomètres. La qualité du revêtement n'aura pas raison du confort du Spyder. Cependant au fur et à mesure que j'approche des Ardennes belges, le ciel se voile, puis se cache. La brume tombe et est suivie de près par le brouillard. Passé Liège, l'eau s'infiltrant dans l'habitacle, je décide de fermer. Ce sera un arrêt pour faire le plein. Et justement une fois arrêté, je ressens pleinement ce froid humide. Bon, en plus de l'essence, je me fends d'une gaufre (liégeoise of course) et d'un chocolat chaud.

J'approche du temple belge de la F1. La neige est présente sur le bas coté désormais. Malgré le brouillard, je constate bien que les infrastructures sont impressionnantes. Je retrouve mes amis pour la journée a l'entrée du circuit: Xavier et son emblématique 981 Spyder noir Fletcher/Telefunken et Jérémie en 911 3.2 G50 préparée. On passe le tunnel sous le Raidillon. Quatre runs réservés. On est chaud! Le briefing est pourtant plus frais: neige, brouillard, température n'excédant pas les 3 degrés au meilleur moment de la journée, piste trempée et froide, impossible à sécher. Certains auraient laissé la voiture sous la bâche pour l'hibernation... Et bien non, le Spyder est une voiture faite pour rouler et pas seulement sous le soleil. Alors on va s'amuser.

 
L'odyssée de SPA.

Top départ, first run. Heureux de partir sur un circuit trop vu derrière un écran de télévision lors de grand-prix ou de parties de jeux videos. 

Je suis calé derrière le safety car, pour le premier tour de piste et je constate que la voiture n'a pas encore de grip. Normal, il fait froid, faut laisser la pression monter un poil et chauffer les pneus. Deux virages plus tard, Xavier se met en glisse juste avant le Double Gauche. Ah ben tiens, moi aussi. C'est vraiment sportif. La safety car sort, je lâche les chevaux… et je les ramène aussitôt! 

 

Ma voiture dérape sur la ligne droite devant les stands. La Source me fait comprendre que je freine trop fort. Une M5 derrière moi ne fait pas mieux. Du coup pour le raidillon ce sera tout doux, à 100km/h! Tous mes réflexes appris sur pistes sèches sont inutiles. Pilotage nerveux? C'est risquer de taquiner les vibreurs rouge et jaune, les bacs à gravier ou les murs. Je ne peux pas passer toute la puissance, la moindre accélération fait patiner l'arrière et un mauvais coup de volant pourrait me faire glisser, ou drifter si j'ai de la chance. 

 

"Out in out" et accélérer après le point de corde; non, même en accélérant progressivement sous peine de voir rapidement l'arrière se dérober. La direction devient vivante et gigote à tous les freinages. Ce n'est pas le jeu favori de SpyRed. Les modes sport et sport plus transforment la voiture en mustang (le cheval pas la voiture). Mustang? Ce n'est pas son terrain de jeu non plus (la voiture, suivez un peu!). Et puis se faire dépasser par les Megane RS de l'école de pilotage locale ou une Fiat 500 Abarth du coin laisse un petit goût amer. Cette première session me rend perplexe. Vais-je prendre du plaisir? Surtout je me questionne subitement sur les qualités du 981 spyder. On a démonté ma voiture? Déréglé ma caisse? Vrillé le châssis? Les pneus sont mort? 95% du problème est entre le volant et le baquet? Je me sens décontenancé.

 

Apres ce premier run, j'échange avec mes amis de jeu. Il est clair que ma conduite n'est pas adaptée. Suis je si mauvais? Non pas complètement. Mais il faut conduire sur des oeufs. Ne pas hésiter à conduire un rapport au dessus. accélérer progressivement,   Freinage toujours dégressif mais plus long, ne pas décharger l'accélération dans les virages et prendre des trajectoires beaucoup plus larges et moins incisives. Mais c'est brider le Spyder!

C'est l'impression que ça donne. mais "passer rapidement" ce n'est pas forcement "aller vite".

 
L'odyssée de SPA.

Une assiette de boulettes frites et une  bonne Jupiler plus tard, on y retourne, et on applique les conseils. Tête froide, attention à l'oeuf derrière l'accélérateur, et conduite coulée. Regarder loin devant, comme à moto, ça permet de reprendre en cas de dérapage. Et puis je me souviens, au Porsche Experience Center, tous ces ateliers pour prévenir la glisse et la maitriser le cas échéant. 

 

Mais c'est bien sur! Sauf qu'ici, c'est dans tous les virages. Je pars en dernier. Ca roule mieux, je dérape moins souvent. Oh j'ai bien encore le train avant au freinage qui virevolte. Mais certainement pas autant qu'au début. Je dépasse une Aston-Martin V8 Vantage et une M3e46 également. Ah! Les RS en pneus type pluie me dépassent moins facilement voire plus du tout (et sans bouchonner!). Je viens de prendre 10km/h de mieux dans le raidillon. Ca rentre! On ne conduit toujours pas aussi vite que sur le sec évidemment, mais je sens qu'il y a du mieux. Fin du second run. Mais c'est ce que ça devient intéressant! Pourtant la brume, toujours présente, se fait de plus en plus dense. D'ailleurs elle nous empêche de prendre le départ suivant. La visibilité est à 10 mètres sur Les Combes et Fagnes. Les commissaires ne se voient plus. pause prolongée. Finalement le run est reporté sur le suivant. Il n'y a pas à dire, Spa en novembre, quelle aventure!

 

Nouveau départ, nouveau run. Effectivement, l'arrivée aux Combes, c'est la grande inconnue; 220 compteur et oh, le panneau 100 mètres! Mais on ne voit pas le virage! On s'insère, sans glisse. Le virage repart dans l'autre sens. Toujours sans glisse sur un filet de gaz. Je retrouve le châssis du Spyder. Sûr et prévenant. On sent que plus de gaz et l'arrière se dérobera. Moins de gaz et je vais prendre un à coup qui va me faire dévier. Une pichenette sur le frein et ce sera un tout droit au mieux, un tête a queue sinon. La brume est toujours là. On distingue à peine le commissaire dans sa combinaison orange. C'est fou de conduire à cette vitesse dans ce nuage! Personne devant. Personne derrière non plus. Je continue. Cela a quelque chose de surréaliste, je suis tout seul, je ne croise aucune voiture. Le brouillard sur tout le sud du circuit. Ambiance Stephen King!  Y'a quelqu'un? Finalement le signal rouge lumineux s'affiche, je vois quelques commissaires agiter le drapeau de la même couleur, signe de la fin de la session.

 

Le run suivant est le dernier, je ne peux le manquer. Alors c'est reparti! Cette fois ci moins de brume et plus de monde. Je suis la meute. Je dépasse. Je me fait dépasser aussi. Mais que par les Megane RS équipées pneus type pluie; par les quattro également. En revanche une Lotus Evora se laisse faire. Plus loin une silhouette connue, enfin ses feux arrières. Une 911. Serait ce la 991 phase II aperçue dans les paddocks au départ? Allez je la prends pour lièvre. Je remonte. Mais l'aileron? Mais? C'est la 991 gt3 RS orange! Visiblement le pilote est resté au niveau de mon premier run. Il est évident qu'il a du mal à passer la puissance. Un clignotant plus tard et je suis devant! Wouhou!!!! Un peu plus loin, une glissade à 150 sur Blanchimont me rappellera de ne pas trop prendre confiance en moi quand même. Je continue et je constate qu'une Megane RS rentre sur la piste à mon passage. Elle me suit mais restera derrière. Le tour de baptême pour le passager ne permettra pas de passer le redoutable Spyder!

Comment? Drapeau rouge? C'est la fin? Oui c'est fini. Quel plaisir cette dernière session!

 

Ce moment sur circuit, improbable pour beaucoup, est pourtant une excellente expérience. Premièrement cela m'a permis de mettre en pratique le stage de sécurité du PEC. Ensuite de piloter SpyRed dans des conditions assez difficiles. La progression est accélérée et la connaissance de cette superbe voiture aux limites, affinée. Conclusion? Une super caisse, un super lieu, des conditions exotiques et des potes: la journée aura été excellente!

 

SpyRed et @urel

Membre#50

 
L'odyssée de SPA.
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