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Une fois n'est pas coutume, me voici à partager un de mes "runs".
J'affectionne mes "runs": beaucoup de kilomètres, d'activités liées à la voiture et de bons moments gastronomiques en un week end.
D'ordinaire j'en parle autour de moi avant et je fais des autocollants pour garder en souvenir. Là non. Seul une bonne partie, enfin presque.
Départ le vendredi midi, je planifie de déjeuner sur Reims, mais l'envie me prend de sortir de l'autoroute avant, et de profiter des couleurs automnales des routes de campagne. Je prends la D1003.
Je traverse Dormans, un petit village charmant entre Château-Thierry et Epernay, machinalement je cherche un restaurant et surtout un endroit pour y stationner le Spyder en toute sécurité.
Voilà, une devanture très ordinaire mais une couleur m'attire l'oeil: orange. Je rentre, un charmant accueil, il est 13h30 et il n'y a aucun soucis pour y déjeuner. Le cadre est assez ordinaire, mais il y a de l'attention, c'est petit. Nous sommes chez un pâtissier qui a décidé de faire restaurant. Très bien. La carte est belle et variée, sans poésie vulgaire (genre volée de cèpes sauvages à la crème succulente d'andouille).
Coupe de Champagne (forcément), Tartare de concombre-bacon de la Ferme du Moulin-chèvre chaud et œuf mollet en entrée, ensuite Parmentier de canard, pavé aux abricots, café. Une pure merveille, pour le prix d'une entrée sur Paris. (Sylvain Suty, Dormans)
De bonne humeur je repars et me perds non seulement dans mes pensées le sourire aux lèvres, mais aussi sur la route. Je roule et me laisse hypnotiser par les couleurs flamboyantes de nos campagnes. Je me réveille et décide de reprendre l'autoroute. J'ai augmenté mon trajet de 150 kms environ. J'arrive à Stuttgart à 22h30.
Me voici le samedi matin à l'ouverture du musée Porsche (et oui encore !), j'apprécie l'ouverture, il n'y a personne, le calme envahit les espaces, et les véhicules semblent libres, ils ne sont pas encore tétanisés par tous les visiteurs.
je prends des photos, encore et encore, et encore. Je ne m'en lasse pas. trois fois cette année déjà, et au total onze fois.
La table du Christophorus m'attend, je succombe aux suggestions de plats et de vins du sympathique serveur. Je m'attends à une note salé, mais finalement pas. Noddles à la truffe blanche (des tonnes de tranches) et Châteauneuf du Pape blanc 2003; coeur de rumsteck (bleu) et légumes grillés avec un verre de Merlot rouge 2012 du coin.Pour les amateurs de cigares, il faut terminer le repas dans le fumoir du restaurant, avec vu sur la Porscheplatz.
Oups, l'heure! Je récupère mon fidèle Spyder et fonce dans les faubourgs de Stuttgart pour récupérer le sésame de la soirée: la Sound Nacht au musée Porsche.
La Sound Nacht, c'est la nuit du son. Quel son, ou plutôt quels sons? Ceux des moteurs. Ceux des moteurs de Porsche. Ceux des moteurs de Porsche de compétition; dans le musée réservé à 911 chanceux. Ca commence à 19h00 pour 3 heures de présentations. Malheureusement tout en allemand et je n'en comprends pas un mot.
Fort heureusement les mélodies jouées par ces orchestres mécaniques sont universelles. Outre les invités exceptionnels, les autos le sont: Spyder 718 RS60, Formule 1 type 804 1962, 911 RSR 3.0, 936/77 Spyder, 911 SC San Remo, 935 type 78 Moby Dick, 924 Carrera GT Le Mans, 956 C, 911 type 991 R, 718 Boxster S et 919 Hybrid.
Quel concert ! Je retiens le 8 cylindres de la formule 1 de 1962 et la SC 3.0 San Remo.
Je vais me coucher avec toutes ces notes qui se transforment en une seule et même berceuse.
Debout 5h00- je dois rejoindre le circuit de Spa-Francorchamps avant 10h00 afin de récupérer mes accès pistes et les copains, dont Daniel et son magnifique Spyder 981 blanc. 450 kms environ. Il fait froid, 3 degrés et du brouillard. Je fonce.
Une belle grande courbe, des bas côtés boisés allant du vert tendre à l'orange feu, aucune voiture, une grande ligne droite en légère descente. Ben oui, je fonce: 272 km/h et une alerte au tableau de bord, dans le cadran du tachymètre. Je lève immédiatement le pied et l'alerte disparait mais une autre s'affiche sur l'écran LCD: pression des pneus trop basse. J'accepte l'alerte et l'information sur la pression des pneus me fait face, 1.9 bar sur les 4 pneus. Je ne comprends pas immédiatement, je vérifie systématiquement la pression avant de rouler. Et là je réfléchis et comprends, avec la vitesse et la température de la route les pneus refroidissent et cela fait chuter la pression. Je suis à 200Km/h et la pression remonte à la normale. Je me dis que ce sont des autos extraordinaires, que ce sont des autos de sport conçues pour aller vite, véritablement.
Qui pourrait penser à mettre une alerte comme celle-ci si les ingénieurs et les tests n'étaient pas faits dans cet esprit de compétition ?
J'ai de nouveau le sourire aux lèvres. Quelle auto ce Spyder.
J'arrive à bon port, toujours aussi ému d'être à Spa et les passages d'Eau Rouge et de Blanchimont qui nous rendent bien humbles. Je récupère mes accès piste, mes copains, on s'embrasse, on se marre, on se tire la bourre gentiment. Il fait beau. Un grand soleil nous accompagne de ses 14 degrés.
Je prends toujours autant de plaisir à aborder Les Combes et Fagnes.
Cela me permet aussi de suivre Daniel et de voir la beauté de son Spyder blanc enchainer les courbes, les virages, de se déchainer dans des accélérations délicieusement bruyantes.
Encore une belle journée, un beau week-end. De retour à la maison sous la pluie.
Xavier
1922 km, 60 heures, 4 pays, 1 musée, 1 Sound Nacht, 1 circuit.
